Aujourd’hui nous nous penchons sur un cas pratique afin de vous donner quelques informations sur les respect des règles de l’art et des DTU (documents techniques unifiés). Ces documents font autorité légalement en cas de conflit suite à une construction. Ils servent aussi de cahier des charges des bonnes pratiques à respecter pour les entrepreneurs et entreprises en maçonnerie.

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Marie et Patrick ont décidé de faire construire leur résidence principale. Pour leur chantier, ils décident de confier la mission complète à un maître d’œuvre. Son rôle est normalement d’assurer le respect des délais, de coordonner les corps de métiers et de suivre la bonne tenue du chantier afin que celui-ci corresponde au cahier des charges des clients.

Très vite, les travaux se déroulent de façon chaotique, sans respect du planning d’intervention défini préalablement. Par ailleurs, les maîtres d’ouvrages s’étonnent de différentes anomalies techniques. Une situation de tension s’installe d’autant plus que le maître d’œuvre ne remplit pas sa mission de suivi de chantier. Interpellé, il indique que les travaux sont en cours et qu’il faut faire confiance… Au cours des travaux, le couple, se rend compte notamment de la mauvaise qualité apparente de la maçonnerie.

Les problèmes constatés

Comme souvent dans ce cas, une expertise amiable en contradictoire est organisée. L’ingénieur expert de ACtE Ouest Expertise analyse les ouvrages mis en œuvre en présence des parties (maître d’œuvre et entreprise). Les malfaçons suivantes sont alors constatées :

  • Maçonnerie disgracieuse imposant la réalisation d’enduits complémentaires de rattrapage (surface ponctuelle) au droit des pignons et de la zone formant les pans coupés du salon/séjour;
  • Absence de linteau béton au-dessus de la porte fenêtre située dans la salle à manger. En effet, le linteau initialement prévu a été détruit du fait d’une erreur d’altimétrie et a été remplacé par un pré-linteau, ce qui est contraire au DTU 20.1;
  • Absence de tenue de la maçonnerie en rive de tuiles, générant un flash sur la couverture;
  • Présence d’eau massive en vide sanitaire, susceptible de générer des pertes de cohésion des terres;
  • Défaut de scellement de l’appui de fenêtre de la cuisine;
  • Absence d’isolant en sous face du nez de dalle extérieur, à la verticale de la porte d’entrée;
  • Présence de gravats et de brulis sur le chantier, contrairement aux obligations nées de la loi N° 92-646 du 13 juillet 1992 relative à l’élimination des déchets.

L’œil de l’expert

En démarrage de réunion, l’entreprise de maçonnerie refuse les remarques techniques et explique qu’il a toujours travaillé de cette manière. Notre expert a alors dû faire preuve de pédagogie et donner un discours factuel, étayé par des mesures prises sur place avec du matériel spécifique. Ces temps d’échange ont alors permis d’arriver à un compromis.

Il est alors convenu la réfection totale des ouvrages non conformes. Le professionnel a alors avoué ses méconnaissances des obligations relatives aux DTU. Ce manque de connaissance étant pour lui dû à un manque de temps pour se former. Cette expertise, certes un peu douloureuse, a permis au professionnel de se mettre à jour dans le domaine traité sur ce chantier. Ainsi, professionnel du bâtiment, n’hésitez pas à prendre régulièrement un peu de temps pour vous informer des nouveautés en matière d’obligations légales présentes dans les DTU.